Est-ce l'amorce d'un retour aux urnes pour toute une frange de la gauche «mouvementiste» ? Lundi, à Paris, un groupe informel de syndicalistes et de responsables d'associations s'est retrouvé discrètement, pour la troisième fois depuis juillet, afin de discuter du meilleur moyen de promouvoir des candidatures uniques du non de gauche aux élections présidentielle et législatives. L'opération n'est pas dénuée d'arrière-pensées, puisque le club compte dans ses rangs José Bové et que le leader paysan ne fait pas mystère, en privé, de sa disponibilité pour l'échéance présidentielle de 2007. Mais la démarche traduit aussi l'évolution de militants que l'expérience des alternances de 1981 (Mitterrand) et 1997 (Jospin) avaient rendus très méfiants envers les processus électoraux.
Espoirs oubliés. Le référendum du 29 mai est passé par là, qui a réveillé des espoirs oubliés. Si le non a pu réunir près de 55 % des suffrages, la gauche noniste, même privée de sa composante socialiste, peut légitimement espérer atteindre, voire dépasser, les 10 % au premier tour de l'élection présidentielle. De quoi peser sur le deuxième tour, mais à la condition d'être unie, c'est-à-dire de dépasser ce qu'un participant appelle «la tendance boutiquière» (un candidat pour la LCR, un candidat pour le PCF, un candidat Vert, etc.). Pendant la campagne référendaire, les «comités locaux pour le non» ont montré que le travail en commun des militants venus d'organisations diverses pouvait se révéler d'une efficac