Rentrée sociale, c'est parti. Officiellement, la date de la grande journée d'action annoncée depuis des semaines ne sera fixée que demain. Mais hier, devant 2 200 militants réunis pour un meeting à Lille, Bernard Thibault a pris une sérieuse option pour le premier mardi d'octobre. «Jeudi, tous les syndicats lanceront ensemble un appel national pour une journée d'action et de grèves», a annoncé le secrétaire général de la CGT, précisant : «Ne le répétez pas, ce sera sans doute pour le 4 octobre.» S'il ne faut pas le répéter, c'est que la CFDT et la CFTC ne sont pas enthousiastes pour une journée d'action en semaine. Ces deux syndicats auraient préféré un samedi «pour mobiliser les salariés du secteur privé». Mais comme c'est la CGT qui mobilise habituellement les plus gros bataillons, son choix devrait s'imposer.
Le 25 août le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, promettait pour cette journée «un million de manifestants», comme le 10 mars. Le pronostic est sans doute hasardeux. «Ce n'est pas une rentrée sociale comme les autres, estime Jacques Voisin, président de la CFTC. Les gens mesurent avec la hausse des loyers ou celle du pétrole ce qu'ils perdent en pouvoir d'achat. Les sujets de mécontentements, de souffrance même, s'accumulent. Mais on ne sait pas ce qui peut déclencher une réaction.»
«Racket». La CGT, elle, mise sur un grand sursaut populaire contre les injustices. Hier, à Lille, Thibault a promis une rentrée sociale «offensive». Principale cible du patron de