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Libération

A Lyon, le trop généreux denier du culte

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Les collectivités territoriales ont versé des subventions à une communauté controversée.
publié le 10 septembre 2005 à 3h37

Lyon reste bonne mère avec l'église. La ville du primat des Gaules accueille à partir de dimanche les «Rencontres de la paix», organisées par Sant' Egidio, une importante communauté catholique. De nombreux religieux sont attendus, mais aussi des universitaires, dont Régis Debray, et pas mal de politiques : Nicolas Sarkozy, Simone Veil, Bernard Kouchner, etc. Le rassemblement dure trois jours, et coûte 1,6 million d'euros. Dont près de la moitié financée par des collectivités territoriales, ce qui fait tousser une partie de la gauche. Les conseils régional et général, la ville de Lyon et le Grand Lyon ont donné 600 000 euros. «Plus 200 000 euros d'avantages en nature», dénonce le Parti radical de gauche. Thierry Braillard, président régional du PRG, y voit une «drôle de reconnaissance de l'année du centenaire de la loi de 1905» sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

La plus grosse contribution (300 000 euros) vient du conseil général du Rhône, dont le patron (UDF), Michel Mercier, présidera l'une des tables rondes. Sant'Egidio «est un mouvement chrétien engagé dans les droits de l'homme, et la diplomatie non-officielle», souligne-t-il. Le centriste avait dîné un soir au siège de Sant'Egidio, à Rome, en compagnie de Gérard Collomb. C'était à l'occasion de l'élévation de l'archevêque Philippe Barbarin au grade de cardinal. «J'ai découvert ce qu'ils faisaient et j'ai trouvé ça intéressant», résume le maire socialiste. Sant'Egidio combat la peine de mort et intervient sur les