Philippe de Villiers appartient à la catégorie des écolos-souverainistes. Il recycle. En écho à ses appels du pied de plus en plus pressants, d'anciens cadres frontistes, embringués un temps derrière Bruno Mégret, se rallient au panache du président du Mouvement pour la France (MPF). «Après la guerre, le MRP était surnommé la "machine à ramasser les pétainistes". Aujourd'hui, le MPF, c'est la «machine à polir les frontistes», ironise un permanent du FN. «En lançant son OPA hostile sur le Front, Villiers veut récupérer sa part de la carcasse lepéniste», ironise Franck Timmermans, éphémère numéro trois du Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret.
Une stratégie élaborée par Guillaume Peltier, secrétaire général du MPF et ancien responsable de la branche Jeunes du FN. Le renfort de cadres expérimentés venus de l'extrême droite tombe à pic pour le député européen qui entend se doter d'un parti en ordre de marche pour la présidentielle de 2007. Une candidature qu'il devrait officialiser dimanche dans son discours de clôture de l'université d'été du MPF.
Rubicon. Amorcés dès 2001, les transferts de l'extrême droite vers Villiers se sont accélérés en 2004 lors des régionales et des européennes, où le MPF avait obtenu 7 % des voix et le FN un peu moins de 10 %. Ainsi Philippe Olivier, l'époux de Marie-Caroline Le Pen, l'aînée des trois filles du chef, l'un des artisans de la scission mégretiste de 1998, avait-il lancé le mouvement en 2001. Il avait alors rejoint l'entourage