Sans pitié, mais avec inquiétude. Après «la franche rigolade» des premiers instants, les adversaires socialistes de Laurent Fabius se sont alarmés de l'hostilité rencontrée samedi par le député de Seine-Maritime à la Fête de l'Humanité. Hier matin, lors d'une conférence téléphonique, la garde rapprochée de François Hollande a commenté l'événement. «On a surtout plaint nos homologues chez Laurent, assure l'un des lieutenants du premier secrétaire. Ils ont certainement eu droit à une explication des gravures de la part de leur patron.» Si ce n'est pas encore le cas, «l'explication» pourrait bien avoir lieu aujourd'hui lors de leur réunion de courant. «Ceux qui ont préparé la venue de Laurent ont fait preuve d'une certaine négligence, commente le député fabiusien François Loncle. Cela ne remet pas en cause la création d'une coalition du non. Mais j'espère que cela nous donnera un coup de fouet pour régler des problèmes d'organisation au sein de l'équipe.»
«Flip». Dès que l'oeuf est arrivé sur le crâne de l'ancien Premier ministre, dès que les premiers quolibets ont fusé, les téléphones portables des dirigeants socialistes ont crépité. Prévenus par des camarades venus discrètement assister au spectacle, ils se sont passé le mot : «ça chauffe pour Fabius !» Dans un premier temps, «ça m'a fait marrer», reconnaît un proche de François Hollande. Dans un second, assure le même, «ça m'a fait flipper». Bruno Le Roux, lui, a appris la nouvelle, alors qu'il venait de quitter La Courneuve