L'Humanité a ses pudeurs. Nulle trace dans ses éditions d'hier de l'oeuf lancé sur Laurent Fabius, samedi, à la Fête de l'Humanité, par quelques «zozos», comme les a qualifiés l'ancien Premier ministre. Dans deux articles, l'ex- «organe central» du PCF fait mention de l'accueil agité reçu par Laurent Fabius, évoquant «de la confusion [...] lorsque le député de Seine-Maritime tente de se frayer un chemin parmi la foule pour gagner la tribune». «Une poignée de participants le prennent à partie, quelques sifflets et quolibets ralentissent ses pas, raconte encore le quotidien. Une bronca vite interrompue quand la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, sous les applaudissements, s'invite à la tribune pour rappeler les enjeux de la rencontre [...]» Quant à l'éditorial, il fustige ceux «qui ne veulent retenir depuis dimanche qu'un épisode un peu plus chaud que d'autres avec Laurent Fabius [...]».
Anecdotique, l'épisode ? Pas si sûr car il vient ternir la réussite de cette 70e édition de la fête. Pour un opposant à la direction du PCF, il pourrait prendre une dimension «politique» suivie de conséquences, comme l'affaiblissement de Laurent Fabius auprès de ses propres amis socialistes.
«Prévisible», selon le trotskiste Alain Krivine, l'incident a été le fait d'un «petit groupe» non identifié «qui s'est livré à une petite provocation», jure Patrice Cohen-Séat, porte-parole du PCF. Le mauvais traitement subi par Fabius est sans doute à rechercher aussi dans le peu d'appétence