Nommé il y a tout juste un an premier président de la Cour des comptes, Philippe Séguin n'a pas abandonné son franc-parler. Et la Sécurité sociale est un sujet qu'il connaît bien : il fut de 1986 à 1988 ministre des Affaires sociales, et à ce titre l'initiateur d'une de ses nombreuses réformes.
Ayant gardé une dent contre Jacques Chirac depuis qu'il a pris du champ avec la vie politique, il s'est rapproché de Nicolas Sarkozy. Et, bien qu'ancien président du RPR (de 1997 à 1999), il se soucie fort peu de mettre en difficulté le gouvernement. Ainsi, au lendemain de l'annonce par Dominique de Villepin de mesures en faveur des agriculteurs, il rappelle que les retraites des exploitants agricoles ne sont financées qu'à hauteur de 17 % par leurs cotisations : «Il n'est pas question de remettre en cause la solidarité nationale qui s'exprime en faveur de cette catégorie», mais au moins pourrait-on «leur demander le même effort que les cotisants des autres régimes». Autres catégories chouchoutées par la droite, les professions de santé sont carrément accusées par Philippe Séguin de saboter la réforme de l'assurance maladie. «A l'exception de la campagne visant à réduire l'usage des antibiotiques, toutes les actions de régulation ont échoué, souligne-t-il, et cela est particulièrement flagrant pour les actions qui se sont appuyées sur un mécanisme d'incitation financière.» En effet, «les engagements pris par ces professions n'ont jamais été tenus», ce qui n'a pas empêché les médecins «