Laurent Fabius a le sens de l'humour. Hier soir, dans le XIVe arrondissement de Paris, où il a présenté les grands axes de sa motion «Rassembler à gauche», il a confié vouloir «faire boule de neige». Pas pour en prendre sur la tête comme François Hollande en a reçu l'hiver dernier lors d'une manifestation en faveur des services publics à Guéret (Creuse), six mois avant que lui-même ne reçoive un oeuf à la fête de l'Huma, samedi dernier. Non, si Laurent Fabius espère «faire boule de neige», c'est pour recruter plus large. Malgré la brochette de personnalités qui étaient hier à ses côtés (le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon, le député des Landes Alain Vidalies, l'ancienne ministre Marie-Nöelle Lienemann...), c'est une forme d'aveu que le rassemblement qu'il a constitué pour l'instant reste minimal. «Ce n'est pas facile de rassembler les socialistes», a-t-il reconnu, en se disant «pas aveugle».
Laurent Fabius n'a en effet pas réussi à fédérer autour de lui l'ensemble des partisans du non. Et hier soir, ses amis craignaient même d'être «un peu plus isolés» si d'aventure Henri Emmanuelli arrivait à convaincre le NPS d'Arnaud Montebourg et Vincent Peillon de faire cause commune avec lui. Un accord qui, selon nos informations, pourrait être finalisé aujourd'hui.
Un rien esseulé au départ, Fabius pose, lui, une condition pour réussir à rassembler à l'arrivée du congrès du Mans : avoir «une ligne claire». «A gauche» donc, comme l'indique le titre du texte qu'il soumettra aux mi