Il n'est pas ou plus chiraquien. Il n'est pas de l'hôpital du Val-de-Grâce mais de celui d'en face, Cochin. Plutôt spécialiste du bas-ventre que des vaisseaux au coin de l'oeil, mais il a réapparu. «J'ai été sollicité comme ayant l'habitude de soigner les présidents.» Logique urologique : les présidents sont généralement de vieux messieurs, ils ont la prostate vacillante, se choisissent le gratin des médecins, celui-là sent fort la distinguée république. Debré, c'est déjà un hôpital pour enfants (le grand-père), une signature au bas de la Constitution de la Ve République (le père), l'actuel occupant du perchoir (le frère, faux jumeau sorti le premier le jour de l'accouchement). Debré (Bernard) a la blouse blanche, l'ambition électorale et les traits de sa mère. Sur les plateaux de télévision, au lendemain du caillot présidentiel, son sourcil gauche invitait à la prudence médicale, tandis que le droit semblait battre la mesure, et dire : «Vivement Sarkozy à l'Elysée, à moi la mairie de Paris.» Il avait déjà publiquement souhaité la fin de l'existence politique de Chirac. Il était là sans information particulière, invité sur une simple suggestion du passé.
Pour être précis, ce n'est pas lui qui a mis les mains dans les viscères mitterrandiennes. La sommité, c'était son patron, Adolphe Steg, aujourd'hui en retraite, qui a désormais sa photo dans un cadre sur le bord de la bibliothèque. Lui était là, mais en second. Et puis en homme de chevet. A l'hôpital, la vie paraît courte, m