Bourges (Cher) envoyé spécial
Monter à Paris pour devenir ministre, c'est bien. Mais assurer ses arrières en cas d'éjection imprévue du gouvernement, c'est encore mieux. Serge Lepeltier, éphémère ministre de l'Ecologie de Jean-Pierre Raffarin (quatorze mois), est en train d'en faire l'expérience à ses dépens. Lui qui croyait pouvoir retrouver sans difficulté son siège de sénateur du Cher a vu les candidats UMP se multiplier contre lui, et pas des moindres. Le principal fauteur de troubles n'est autre que l'ancien président du conseil général (2001-2004), Rémy Pointereau, qui n'a toujours pas digéré la défaite historique de la droite dans le département.
Réservoir. En mars 2004, pour la première fois depuis la Libération, le Cher est en effet passé à gauche. D'un seul siège. Et, depuis, Serge Lepeltier et Rémi Pointereau s'accusent mutuellement d'être à l'origine du fiasco. «C'est règlements de comptes à OK Corral», s'amuse un dirigeant parisien de l'UMP, qui perd son sourire en évoquant la «grosse surprise» que pourrait constituer, dimanche, la défaite de Lepeltier lors de l'élection sénatoriale partielle.
La confrontation entre les deux barons du Berry est d'autant plus violente qu'ils ont connu, après la défaite, un destin tout à fait opposé. Lepeltier a atteint le sommet de sa carrière quelques jours plus tard en étant nommé ministre de l'Ecologie, tandis que Pointereau (qui a le même âge que son rival, 52 ans), est resté à Bourges pour préparer la reconquête du conseil géné