Détendu à la tribune, caustique dans les couloirs, chafouin en conférence de presse. Henri Emmanuelli, et c'est un des paradoxes du conseil national du PS qui s'est tenu samedi à la Mutualité, aurait pu y arriver sur un brancard il en est sorti au volant du camion de pompiers des opposants à la direction du PS. A l'origine de la «bonne humeur» revendiquée par le grognard landais : la fusion de dernière minute de son courant, Alternative socialiste, avec le Nouveau Parti socialiste d'Arnaud Montebourg et Vincent Peillon (Libération de samedi).
Sans cette union surprise, Emmanuelli savait qu'il finirait sans doute bon dernier des motions qui compteront le 9 novembre, date du vote des militants. Derrière celle de Hollande, mais surtout à la remorque du NPS et de Laurent Fabius. Donc en position très inconfortable pour peser. Or, à 60 ans, voilà que cet autre héritier de Mitterrand, rompu à toutes les batailles du PS depuis un quart de siècle, est remis en selle par la fusion avec le NPS. Il n'y avait pas besoin d'être familier de la cuisine des grands-messes socialistes pour comprendre, lors de la conférence de presse qu'il a tenue samedi midi avec Peillon et Montebourg, qu'il se voulait le gagnant de cette opération.
Goguenard. «J'ai quelques années de plus que vous», a-t-il entamé. Comprendre : ce n'est pas à un vieux singe socialiste qu'on apprend à faire les grimaces de précongrès. Emmanuelli entend bien profiter de la mésentente chronique entre Peillon et Montebourg. Le ri