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Libération

La gauche se lève pour défendre le droit du sol

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publié le 19 septembre 2005 à 3h46

Il paraît qu¹il voulait employer la manière forte pour se faire entendre et pour alerter l¹opinion sur la situation catastrophique de Mayotte qui l¹a profondément choqué. François Baroin a réussi. Samedi, il déclarait au Figaro Magazine: Il faudrait envisager pour certaines collectivités d¹outre-Mer»une remise en cause de l¹acquisition de la nationalité en général. Et du droit du sol en particulier. Sont visées la Guyane, la Guadeloupe et, surtout, la petite île de Mayotte. Là, explique le ministre de l¹Outre-Mer, des femmes comoriennes viennent accoucher, puis recherchent un père fictif» pour rendre leur enfant français. Et enfin restent à Mayotte. En situation irrégulière, mais inexpulsables. Pas vraiment coutumier de ces sorties musclées, Baroin a suscité un afflux de protestations.

«Dangereux». L¹association France Terre d¹Asile se demande si «le chiraquien François Baroin est victime du syndrome Sarko, maladie obsessionnelle qui tend à voir en tout étranger un fraudeur?»«Inacceptable, s¹indigne le Mrap, on vise là à casser un totem qui a forgé l¹identité française!» «Le droit du sol fait partie intégrante du pacte républicain!» se scandalise SOS Racisme. Pour le PS, Baroin «ouvre un débat dangereux». A La Cimade, Laurent Giovannoni évoque des «déclarations délibérément provocantes donnant l¹impression que la course à l¹électorat de l¹extrême droite est lancée» en vue de 2007. Christiane Taubira, députée PRG de Guyane, dénonce «la chasse l¹homme, reconnaissable au faciès