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Posant en victime, Fabius voit déjà plus loin.

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Affaibli au sein du PS, il espère que le congrès du Mans ne l'empêchera pas de briguer l'Elysée.
publié le 19 septembre 2005 à 3h44

L'air détaché, la voix posée, le regard assuré. Décidément, Laurent Fabius semble étranger au petit monde agité des socialistes. Samedi, au conseil national du PS, c'est l'image qu'il s'est efforcé d'afficher. Une attitude qu'il devrait conserver au moins jusqu'au congrès du Mans dans deux mois, comme pour mieux anticiper sur une défaite annoncée si l'addition des voix de sa motion et du texte commun du NPS et d'Emmanuelli ne parvient pas à renverser l'actuelle majorité. C'est que, comme le dit un de ses proches, «il se trouve dans une autre temporalité». Bref, dans le coup d'après. En 2005, c'est déjà 2007 qui intéresse Fabius, le rassemblement de la gauche (autour de sa personne), plutôt que celui des seuls socialistes. A l'université d'été de La Rochelle, fin août, il dissociait d'ailleurs les deux échéances. Selon lui, un minoritaire au congrès du Mans peut devenir, un an plus tard, le candidat des socialistes pour l'Elysée.

Seuil. Encore faut-il ne pas être totalement à la rue au Mans. «C'est une question de seuil, explique un proche du sénateur de l'Essonne, Jean-Luc Mélenchon, allié de Fabius. Si avec le NPS et Emmanuelli, on se situe en dessous de 45 %, Laurent aura du mal à obtenir l'investiture. Au-dessus, cela reste possible. D'autant qu'en face, ils sont une tripotée de candidats. Alors que dans le camp du non, il n'y en a qu'un.» Alors, tandis que le trio Peillon-Montebourg-Emmanuelli ambitionne «au moins 30 %», les fabiusiens, eux, espèrent flirter avec les 20 %