Les socialistes peaufinent leurs arguments contre la réforme fiscale de Dominique de Villepin. Le but : faire apparaître le caractère inégalitaire et impécunieux du projet du gouvernement, qui sera présenté en grande pompe aujourd'hui, lors de l'adoption en Conseil des ministres du projet de loi de finances pour 2006.
Surenchères. Sur Europe 1, hier, Dominique Strauss-Kahn a brocardé «le «plus grand scandale fiscal depuis trente ans». S'appuyant sur le renoncement désormais public de Thierry Breton à faire baisser les déficits publics nettement sous les 3 % du PIB (Libération d'hier), il a accusé la majorité de «creuser le déficit pour donner de l'argent aux plus riches du pays». Le député Eric Besson, secrétaire national du PS à l'économie, dénonce lui aussi «la surenchère libérale à droite, entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, qui conduit à annoncer une réforme fiscale non financée». La prédiction à gauche est simple : si, en 2006, le déficit public ne passe pas franchement sous les 3 %, il sera très difficile de le réduire en 2007, surtout avec une baisse annoncée des recettes fiscales de plus de 3,5 milliards d'euros.
Autre angle d'attaque : le caractère injuste de la réforme des impôts. Le PS a fait appel à des fiscalistes. «Nous avons découvert, commente Eric Besson, que le projet du gouvernement avantage certes une petite partie des classes moyennes, mais surtout les très gros contribuables. Un célibataire gagnant 180 000 euros par an obtiendrait une baisse d