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Libération

Quand Gollnisch et Lang refusent l'allégeance

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Pour régler le cas Bompard, Le Pen voulait carte blanche. Les deux hommes ont voté contre.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

Au FN, le chef n'impose plus le respect. En fin de règne, Jean-Marie Le Pen se voit ouvertement défié par ses principaux lieutenants. Pour la première fois, Bruno Gollnisch, le délégué général, et Carl Lang, le secrétaire général, ont ainsi refusé d'accorder leur confiance au leader historique de l'extrême droite lors de la dernière réunion à huis clos du bureau exécutif (BE) du FN, le 9 septembre, dans la villa de Montretout de Le Pen, à Saint-Cloud.

Morceau. Ce jour-là, le président du FN est décidé à avoir enfin la peau du turbulent maire d'Orange, Jacques Bompard. Quelques mois plus tôt, une première tentative de sa part s'était heurtée au refus d'une majorité des huit membres du BE. Cette fois, pour emporter le morceau, Le Pen annonce dès le début de la réunion qu'il n'y aura pas de vote sur le cas de l'édile vauclusien proprement dit. Il préfère demander aux siens un «vote de confiance», en clair les pleins pouvoirs, pour agir à sa guise. Le dauphin Bruno Gollnisch, numéro 2 du FN, se rebiffe. Il vote contre. Carl Lang, numéro 3, le suit. «Cette procédure était une tricherie. En plaçant le débat sur le terrain de la confiance, il s'évitait une nouvelle mise en minorité sur le cas Bompard. Il a joué le coup de force», accuse un des membres du bureau exécutif.

Vieille garde. Et pour mieux signifier que le chef, droit dans ses bottes, reste incontesté, le lundi suivant, 12 septembre, le bureau politique (BP) se fend d'un communiqué laconique dans le plus pur style politburo