Taissy (Marne), envoyé spécial.
Après avoir refusé la confiance au gouvernement de Dominique de Villepin, puis retoqué ses ordonnances sur l'emploi, l'UDF s'apprête à faire un pas de plus dans l'opposition en ne votant pas le projet de budget 2006, dont l'examen commence le mois prochain au Parlement. Rien n'est encore décidé, puisque le budget n'est pas encore totalement connu, mais tout indique que les trente et un députés centristes iront, pour la plupart, dans ce sens. Dans son discours de clôture des journées parlementaires de l'UDF, hier à Taissy (Marne), François Bayrou lui-même a dénoncé les «dépenses euphorisantes» et les «annonces fallacieuses» du gouvernement qui, selon lui, ne pourra pas tenir son objectif de tenir les déficits publics à 3 % du PIB.
Le président de l'UDF en veut particulièrement au Premier ministre d'avoir annoncé toute une série de nouvelles dépenses (baisse de l'impôt sur le revenu, prime pour l'emploi, grands travaux...) alors que «le pays est déjà au bord de la banqueroute». Le député de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, estime que la politique budgétaire du gouvernement est en fait prisonnière de la concurrence entre Villepin et Sarkozy : «La compétition entre le Premier ministre et le premier de ses ministres se fait sur le dos de l'endettement de la France, à crédit sur le dos de nos gosses qui devront rembourser tout ça un jour ou l'autre.» Conclusion : «Ils distribuent du pognon qu'on n'a pas. Comment pourrait-on apporter notre c