Il y a un problème de concordance des temps dans le tract de Patrick Devedjian. L'ancien ministre de l'Industrie se présente à l'élection législative partielle de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine pour retrouver son siège de député. Le premier tour a lieu dimanche. Mais sa profession, elle, proclame en grosses lettres une tout autre échéance : «Ensemble, préparons la France de 2007.» «J'ai choisi de soutenir dès maintenant le camp du renouveau avec Nicolas Sarkozy», écrit-il, en souhaitant que «2007 désigne le président du renouveau». Un saut dans le temps révélateur : ici, dans les Hauts-de-Seine, base arrière du sarkozysme, l'élection présidentielle a déjà commencé.
Cadres sup'. Longtemps à gauche, la circonscription d'Antony est devenue un solide bastion de la droite. «La sociologie a changé», note un responsable UMP local. Comprendre : le départ des habitants modestes. Devedjian a beau vanter le marché de sa ville «créé sous Charles IX», ce qui frappe dans la grande rue, c'est l'accumulation des résidences années 90 pour ingénieurs et cadres sup'. Un électorat acquis au projet libéral du ministre de l'Intérieur et qui a voté à 66 % pour le oui à la Constitution européenne. Un habitant interpelle le candidat : «Dites, quand est-ce que vous allez donner un grand coup de balai en France ? Parce qu'on dirait vraiment que ce sont les syndicats qui décident, pas le gouvernement. Et Sarkozy, vous ne le trouvez pas un peu plus énergique que les autres ? Mouais... Peut