Safé Bourada, 35 ans, chef supposé de l'équipe démantelée hier, relève des cadres de l'islamisme armé. Après un Bac B, une année de licence d'histoire et une de philosophie à Dijon, ce beur, né français à Gueugnon (Saône-et-Loire) de parents analphabètes, un temps militant du Parti socialiste, devient éducateur spécialisé. Puis, il est rattrapé par l'histoire de l'Algérie. «J'ai redécouvert la religion islamique en 1990 par la lecture, la réflexion, le raisonnement», a-t-il expliqué en 1997 au procès du réseau dit de Chasse-sur-Rhône. A ses yeux, la loi islamique doit recevoir «une application stricte, exclusive, universelle» et le pouvoir «clanocratique» algérien n'est qu'un «apostat».
Chrysanthème. Safé Bourada devient donc en 1992 le délégué de la Fraternité algérienne de France (FAF) pour la Bourgogne, recrute des adhérents, collecte des fonds pour soutenir les maquis algériens, récupère des papiers d'identité pour équiper les «frères» clandestins en France. Il échappe à l'«opération chrysanthème» qui vise les membres de la FAF en 1993, après l'enlèvement de deux agents consulaires français en Algérie. Il passe en Belgique avec Touami M'Rad, un activiste du Groupe islamique armé (GIA), qui lui présente son chef Ali Touchent, recruteur de poseurs de bombe en Europe et coorganisateur des attentats de 1995 en France.
Matelas. Etant le seul qui ait des papiers d'identité français, Safé Bourada loue sous son nom à Bruxelles l'«appartement consp