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Libération

Budget 2006 : pas même bouclé, déjà coulé

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publié le 28 septembre 2005 à 3h29

En présentant le projet de loi de finances pour 2006 ce matin en Conseil des ministres, le ministre des Finances, Thierry Breton, et son ministre délégué au Budget, Jean-François Copé, seront sur la corde raide. Rarement un projet de budget aura été dès le départ aussi contesté, à gauche bien sûr, mais aussi à droite.

Sous l'impérieuse férule de Dominique de Villepin, le tandem Breton-Copé fait au moins deux paris : l'un sur la croissance, et donc l'équilibre général des finances publiques, l'autre sur la réforme fiscale à venir en 2007. Voilà donc un projet de loi à deux temps, ce qui multiplie pour le gouvernement les raisons de prendre des coups.

Croissance

A moins d'un spectaculaire changement de dernière minute, Thierry Breton devrait annoncer aujourd'hui une prévision de croissance autour de 2,25 %, ce qui lui permet d'espérer de fortes rentrées fiscales, et donc une maîtrise (relative) du déficit. Le ministre est persuadé, depuis plusieurs mois, que l'économie française est prête à redémarrer. Mais il est, hélas, bien isolé : le consensus des économistes table sur 1,8 %.

Cette différence d'appréciation est politiquement sensible : avec une croissance forte, le gouvernement peut espérer des rentrées fiscales abondantes. Il en a besoin : en 2005, avec une croissance faible (autour de 1,8 %), il ne doit qu'à un versement exceptionnel d'EDF (la soulte) de 7,7 milliards d'euros d'avoir pu maintenir les déficits publics sous les 3 % du PIB. En 2006, sans apport de recettes nouv