Prélude à la guerre élyséenne, la bataille des parrains est ouverte. C'est un lieutenant de Nicolas Sarkozy qui l'a déclenchée. Mine de rien, Manuel Aeschlimann, député UMP des Hauts-de-Seine, vient de déposer une proposition de loi «visant à réformer les conditions de publicité des noms des élus» qui parrainent les candidats à l'élection présidentielle. Concrètement, le conseiller pour l'opinion publique du président de l'UMP propose que les noms et qualités de tous les parrains d'un candidat soient non seulement rendus publics, mais également adressés aux électeurs avec le matériel électoral habituel (professions de foi, bulletins de vote, etc.). Officiellement, cette proposition est destinée à introduire davantage de «transparence» dans les opérations électorales. Effet collatéral : cela devrait avoir pour effet de décourager les élus d'accorder leur parrainage aux candidats extrêmes. Ces derniers redoutent d'ailleurs une telle conséquence (lire ci-contre).
Fantaisies. Jusqu'à présent, c'est la loi du 6 novembre 1962 qui précise les modalités des parrainages. Instaurée en même temps que l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel, cette disposition législative avait pour objectif de prévenir les candidatures fantaisistes à la présidentielle. De 1962 à 1974, les prétendants à l'Elysée devaient produire 100 signatures d'élus locaux (maires, conseillers généraux...) pour prétendre concourir. Depuis 1974, il leur en faut 500 émanant d'au moins 30 départements. Dans une