Lyon de notre correspondant
En rugby, on dirait que les mouches ont changé d'âne. Depuis la rentrée, le rapport de force politique semble s'inverser à Lyon. Jusque-là irritable lorsqu'on évoquait la droite, le maire socialiste Gérard Collomb se dit désormais «très cool» à mesure que son adversaire annoncé, Dominique Perben, devient agressif, et lui reproche de «pleurnicher» après le gouvernement...
Vélos. La rupture tient au bel été que vient de vivre le socialiste. Il profite du succès des Vélo'V (prononcez V love), ces bicyclettes mises en service par le Grand Lyon (Libération du 10 août) qui ont conquis plus de 25 000 personnes. On les voit partout dans la ville, avec leurs gros guidons et leurs pare-boue rouges, portant le sigle du Grand Lyon.
Une bicyclette ne fait pas l'élection, mais quelques milliers peuvent y contribuer. Les Vélo'V illustrent l'image que Collomb essaie d'imposer : celle d'une ville en mouvement. D'autres collectivités viennent observer le phénomène, et Dominique Perben se retrouve acculé à la mauvaise foi. «C'est une prestation proposée par Decaux, dit le ministre des Transports. Une heureuse surprise, mais je ne pense pas qu'elle soit révélatrice d'une stratégie en matière de déplacements. Si c'est tout ce que Collomb a trouvé pour transformer la ville, alors j'ai raison de penser qu'il fait preuve d'immobilisme.»
Depuis 2001, le reproche a souvent été fait au maire. Jusqu'alors, il répondait qu'il avait dû en passer par la phase obscure de lancement d