La Réunion correspondance
François Baroin, le très chiraquien ministre de l'Outre-Mer, lui avait savonné la piste. Nicolas Sarkozy y est allé en marchant sur des oeufs. En visite deux jours à La Réunion, il était attendu au virage après la polémique suscitée par son collègue sur une éventuelle remise en cause du droit du sol dans les territoires d'outre-mer, en particulier à Mayotte.
Dans cette petite île de 160 000 habitants, voisine de La Réunion, où le ministre de l'Intérieur ne se rendra pas, 30 % de la population vit en situation clandestine et 65 % des femmes qui y accouchent viennent des Comores avec l'espoir de faire reconnaître leur enfant par un Mahorais. Ce qui pose indirectement un problème à La Réunion où les Mahorais n'ont pas besoin de visas pour venir s'installer.
Sur l'île de La Réunion, la surenchère aux propos du ministre de l'Outre-Mer ne s'est pas fait attendre. La semaine dernière, le vice-président du conseil général, Ibrahim Dindar, allait jusqu'à proposer la mise en place de tests ADN en cas de suspicion quant à la paternité réelle du nouveau-né, provoquant un tollé dans une île aux racines multiples. Dans cette ambiance tendue, Sarkozy a choisi la carte de la prudence. «Je n'ai pas de position arrêtée. C'est une affaire assez compliquée, parce que le droit du sol, j'y tiens. Et je n'oublie pas qu'il y a des détournements de procédure assez systématiques sur cette partie du territoire français qu'est Mayotte. Alors, est-ce que pour lutter contre ces dét