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Libération

Villepin unit élus locaux de gauche et de droite contre lui

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Ils dénoncent la réforme de la taxe professionnelle et le bouclier fiscal.
publié le 30 septembre 2005 à 3h53

Encore plus fort que Jean-Pierre Raffarin qui avait mis les collectivités locales sens dessus dessous avec sa décentralisation mal préparée, Dominique de Villepin a réussi l'exploit de se mettre à dos toutes les associations d'élus locaux dès son premier budget. Deux réformes suscitent l'indignation des régions, départements et communes : la limitation de la taxe professionnelle, principale ressource propre des collectivités, et l'instauration du «bouclier fiscal» qui permet au contribuable de limiter le cumul des prélèvements obligatoires (impôt sur le revenu, sur la fortune, et impôts locaux) à 60 % de son revenu. Une double atteinte à l'«autonomie financière» des collectivités locales, constitutionnalisée en 2003 par Raffarin, et sur laquelle Villepin semble vouloir s'asseoir sans autre forme d'explication.

Le ministre délégué aux Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, a beau faire valoir que «les collectivités ne peuvent être que satisfaites des dotations de l'Etat en forte hausse» (64 milliards d'euros, + 2,38 %), les élus locaux n'en démordent pas. Ils sont persuadés que le gouvernement cherche à sanctionner, sans le dire, la forte hausse des impôts locaux (+ 3,1% cette année) que la gauche a décidé d'assumer depuis son accession au pouvoir dans la majorité des régions et des départements en mars 2004. «Le gouvernement veut se venger», résume Augustin Bonrepaux, président PS du conseil général de l'Ariège, qui dénonce à la fois le désengagement de l'Etat dans les