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Libération

Les «oui» de gauche passent à l'attaque

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Un nouveau mouvement, Sauvons l'Europe, se réunit ce week-end à Rennes.
publié le 1er octobre 2005 à 3h55

C'est la colère des «oui» de gauche. Toute feutrée, bien polie, qui risque d'embarrasser François Hollande. Elle s'exprimera pour la première fois, ce week-end, à Rennes, aux rencontres de lancement du mouvement Sauvons l'Europe (1). Ses deux initiateurs, le directeur de la revue Esprit, Joël Roman, et l'avocat Jean-Pierre Mignard ambitionnent de transformer leur initiative en «Attac du oui». Lancée dans la torpeur estivale, elle a déjà fédéré plus de 1 200 signatures individuelles et rassemblé tout ce que la social-démocratie compte de think thanks et autres clubs. Plus un syndicat de poids : la CFDT.

Ces socialistes (Elisabeth Guigou, Bernard Kouchner...), Verts (Marie-Hélène Aubert, Daniel Cohn-Bendit...) et anciens communistes (Philippe Herzog...) constatent «qu'il n'y a aucune alternative crédible au projet de traité constitutionnel» et invitent «chaque citoyen européen» à «construire une société civile européenne». Evidemment, cet appel s'adresse d'abord aux Français qui ont voté «oui» le 29 mai. Et d'une certaine façon rouvre la fracture du référendum entre ouistes et nonistes. ça tombe mal pour Hollande. En effet, le premier secrétaire du PS s'efforce de «dépasser le résultat du référendum». Préoccupé par le congrès du Mans, il ne cesse de répéter, comme la semaine dernière lors des journées des parlementaires du PS, «qu'il n'y a pas de socialiste du oui, pas de socialiste du non. Il y a des socialistes». «Je suis d'accord avec François lorsqu'il souhaite que le débat