Pas contents du tout, les internautes, après la troisième vague de mails envoyés cette semaine par Nicolas Sarkozy (Libération de mardi). Les appels à l'insurrection électronique se multiplient, et plusieurs plaintes sont déjà parties dans les tribunaux de grande instance pour protester contre les «spams agressifs» du président de l'UMP. Cette fois, avec 800 000 messages envoyés, tout le monde est touché. Y compris ceux qui, apparemment, ne sont abonnés à aucune liste de diffusion promotionnelle et qui ne pouvaient donc pas s'attendre à voir s'afficher la photo de Sarkozy sur leur écran. Premier dommage collatéral : la société Maximiles, partie prenante de l'opération, a décidé vendredi de «suspendre immédiatement la location d'adresses de ses membres à des associations politiques». Idem pour la société Impactnet : «Si la campagne était à refaire, ce serait sans nous.»
Dans le milieu des blogueurs, cette pratique d'envois tous azimuts est, en effet, considérée comme une atteinte grave à la «netiquette», un ensemble de règles de bonne conduite qui régit la vie des internautes. «Quand on touche au Net, il faut connaître la netiquette. Et donc éviter toute forme de spam. C'est un contre-coup publicitaire énorme», dit Tristan, membre des Pastamen, un collectif qui a mis en ligne une pétition contre les spams politiques (1). En face, Arnaud Dassier, chargé par l'UMP de la première campagne d'e-marketing politique direct, ironise volontiers sur cette «vision utopiste du Net» et p