En recevant hier à Matignon Claudy Lebreton, président (PS) de l'Assemblée des départements de France, Dominique de Villepin a pu se rendre compte que l'équation des conseils généraux devenait de plus en plus compliquée : RMI, allocation personnalisée d'autonomie (APA) et bientôt prestation de compensation du handicap (PCH)... Autant de charges nouvelles qui sont loin d'être compensées par l'Etat et qui pèsent sur les contribuables locaux. Et ce n'est pas fini. Le Premier ministre envisage désormais de leur transférer l'allocation pour parent isolé (API) ou l'allocation spécifique de solidarité (ASS). «Nous sommes hostiles à ces nouveaux transferts. Le département a-t-il vocation à devenir un guichet qui se contenterait de distribuer les minima sociaux ?», s'interroge Claudy Lebreton, qui soupçonne le gouvernement d'organiser «une nouvelle opération de délestage sur les départements». Depuis la décentralisation du RMI, le lien de confiance est en effet rompu entre l'Etat et les conseils généraux, qui ont dû sortir près de 1 milliard d'euros pour compenser la hausse continue du nombre d'allocataires. Villepin, qui a besoin de l'aide des conseils généraux pour sa politique de l'emploi, a donc décidé hier de faire un geste. Ou plutôt deux. Il a d'abord chargé deux sénateurs, Michel Mercier (UDF) et Henri de Raincourt (UMP), d'une mission sur la gestion départementale du RMI. Puis il a promis une loi de finances rectificative, en décembre, pour que l'Etat compense une partie des
Les départements n'en peuvent plus
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par Thomas LEBEGUE
publié le 6 octobre 2005 à 3h58
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