Lyon, de notre correspondant.
Un an et demi après la décentralisation du revenu minimum d'insertion (RMI), les départements tentent de faire face. Difficilement. Parce que l'explosion du nombre de RMistes plombe les finances départementales. Mais aussi parce que le retour à l'emploi des allocataires, demandé par le gouvernement, est un projet extraordinairement complexe.
Michel Mercier, président (UDF) du conseil général du Rhône, connaît bien le sujet. Son département compte 32 000 allocataires un chiffre en constante augmentation depuis deux ans. Et son verdict est sans appel : si la décentralisation a introduit une certaine souplesse dans le suivi des RMistes et une proximité efficace dans la gestion de l'insertion, elle a aussi coûté très cher aux contribuables locaux. Pour combler le déficit, Michel Mercier a calculé que son département devrait bientôt relever ses impôts... de 10 %. Car si l'Etat a décentralisé la compétence, il est loin d'avoir transféré les moyens. En septembre, par exemple, le Rhône a avancé 10,5 millions d'euros à la CAF (Caisse d'allocations familiales), qui paie les bénéficiaires. Mais il n'a reçu en retour que 9 millions de l'Etat.
Panade. Depuis le 1er janvier 2004, la perte atteint 32 millions d'euros. Un déficit effrayant qui s'explique à la fois par des ratés de la CAF, qui peine souvent à récupérer les sommes indûment payées (notamment quand les allocataires ne signalent pas leur retour à l'emploi), mais aussi par la récente réforme de l'assu