En matière de transports, la possibilité d'une Ile-de-France indépendante commence à prendre forme. Après trois mois de tractations dans les couloirs des ministères, Jean-Paul Huchon, président (PS) de la première région de France, s'apprête à prendre la présidence du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), vacante depuis le 1er juillet. Jusque-là, la région et les cinq départements de gauche, dont Paris, refusaient de siéger dans cet organisme que l'Etat avait décentralisé sans le doter des moyens suffisants. Hier, la Commission d'évaluation des charges, dont la mission est d'estimer les coûts de la décentralisation, a tenu une réunion décisive qui permet d'envisager «une sortie de crise par le haut», selon un conseiller de Jean-Paul Huchon.
Sous la pression de Dominique de Villepin, qui a beaucoup oeuvré dans ce dossier, la commission, présidée par le sénateur (UMP) Jean-Pierre Fourcade, a arrêté toute une série de mesures propres à rassurer la région Ile-de-France, qui possède 51 % des droits de vote au sein du nouveau conseil d'administration du Stif. L'Etat a notamment garanti une «étanchéité totale» des retraites RATP par rapport au Stif. «La RATP reste une entreprise nationale», s'est réjoui Huchon, qui n'aura pas à payer les pensions des agents du métro. Autre satisfaction : l'Etat prendra à sa charge la semi-gratuité des transports, garantie aux bénéficiaires de la CMU, ainsi que le coût engendré par l'extension des horaires de nuit le week-end (jusqu'à 2 h 1