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Libération

Au FN, Le Pen veut toujours les pleins pouvoirs.

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Pour mener son ultime campagne, il doit confirmer ce week-end la mise en place d'une structure parallèle.
publié le 8 octobre 2005 à 4h00

Les inconditionnels du chef y ont vu un signe. Sur l'affiche annonçant l'édition 2005 de la fête des Bleu-Blanc-Rouge qui se tient ce week-end au Bourget (Seine-Saint-Denis) après quatre années d'interruption, le nom de Jean-Marie Le Pen n'apparaît nulle part. Au point que le FN a dû faire tirer des bandeaux portant en gros la mention «avec Jean-Marie Le Pen». «Comme si Lutte ouvrière oubliait de mettre le nom d'Arlette Laguiller sur les affiches annonçant leur fête. C'est quand même la présence de Le Pen qui fait venir les gens aux BBR», s'irrite un cadre du parti d'extrême droite. De là à s'imaginer que certains au Front ont déjà tourné la page du règne lepéniste, le pas a été allégrement franchi. «D'autant, soulignent les mauvaises langues, que l'atelier chargé de la conception des affiches dépend directement du délégué général, Bruno Gollnisch, et de son adjoint, Martial Bild.» Le président n'a guère goûté l'affront.

Succession. Epoux de Marine Le Pen et chargé des questions électorales au FN, Eric Iorio se demande ouvertement si «on ne cherche pas à délepéniser le FN pour mieux préparer la suite». «Le discours des vieux militants comme Jacques Bompard, le maire d'Orange, de Bernard Antony (chef de file des catholiques traditionalistes, ndlr) et de quelques autres, consiste à répéter qu'il faut "front nationaliser" le FN, que le parti, c'est avant tout les militants et pas seulement son président. La volonté larvée de délepéniser le FN existe. Elle ne se pose pas encore e