L'intervention de Dominique de Villepin, jeudi soir sur France 2, n'a pas convaincu François Chérèque. Le secrétaire général de la CFDT explique pourquoi.
Villepin propose aux partenaires sociaux d'ouvrir des discussions sur la sécurisation des parcours professionnels, la réduction des inégalités et les salaires. Cela vous satisfait-il ?
La CFDT est toujours disponible pour engager des négociations. Mais dans l'intervention du Premier ministre, nous n'avons rien trouvé de très nouveau. Tout reste à construire. Il a repris les grands thèmes sur lesquels nous avons posé des revendications : l'emploi, le pouvoir d'achat et les discriminations. Cela ne fait que des têtes de chapitre. Il faut maintenant construire le contenu pour avoir des résultats concrets.
Par la négociation ou par des annonces gouvernementales ?
On demande les deux. Un exemple : le Premier ministre a fait des incantations sur la négociation de branches. Il en cite deux : la chimie et l'hôtellerie-restauration. Il y en a d'autres. La question est : comment va-t-il faire pour débloquer la situation dans toutes ces branches où les salaires minimaux sont inférieurs au Smic ? L'hôtellerie-restauration a obtenu 1,5 milliard d'aides et en réclame encore ! Si le gouvernement exige enfin des contreparties, la négociation pourra jouer son rôle. Autre exemple : il parle de formation professionnelle, de validation des acquis. On ne l'a pas attendu pour négocier sur le sujet. Alors qu'est-ce qu'il attend des partenaires socia