C'est une «imposture pas méchante» qui a tourné «au sordide». Jean- Loup Hahn, 22 ans, assume seul sa défense devant la 17e chambre correctionnelle de Nanterre, où il comparaissait vendredi pour avoir, par mails, menacé de mort Anne-Sophie Lapix, alors journaliste de la chaîne de télévision LCI. Ces faits remontent à l'été 2003. Si, deux ans plus tard, l'accusé n'avait mis ses menaces à exécution sur une autre jeune fille, ce procès aurait été celui d'une banale affaire de harcèlement. Mais en juin, sur le campus d'Orléans, Jean-Loup Hahn a tiré trois balles à bout portant sur Julia, 20 ans. Résultat, comme l'a dit le procureur vendredi, «le spectre des faits commis à Orléans» a largement plané sur la salle d'audience de Nanterre.
«Poudre blanche». «Et maintenant, tu vas devoir trouver un médecin (...) Présente ta démission ou tu es foutue !» Olivier Fourmy, le président de la chambre correctionnelle, lit les mails que Jean-Loup Hahn envoyait à Anne-Sophie Lapix. «Puis, vous lui envoyez d'autres mails», poursuit le président. «Et finalement, vous lui adressez une enveloppe avec une tête de mort dans laquelle vous glissez une poudre blanche ressemblant à de l'Anthrax.» Hahn reconnaît les faits. Olivier Fourmy essaie de comprendre : «Ce sont vos échecs confrontés à la réussite des autres qui vous ont poussé à ça ?» «Oui, en partie», répond timidement l'accusé. «Ma vie était compliquée au moment des faits. Je venais de rater ma prépa HEC, j'avais été viré d'un premier boulot.» A