Défense de rire. Nicolas Sarkozy se présente désormais comme le champion du logement social et fait même la leçon aux autres élus, en particulier au maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë. «Je veux stigmatiser le manque d'ambition de la politique parisienne, alors même que M. Delanoë est en place depuis des années, qu'il parle et qu'il ne fait rien», a-t-il déclaré vendredi. Car lui fait beaucoup...
Stratégie. C'est lors d'une réunion du conseil général des Hauts-de-Seine qu'il préside, que Sarkozy s'en est pris vertement au maire de Paris. Réponse de Delanoë : «Le nouveau dérapage de M. Sarkozy illustre sa méconnaissance profonde du dossier du logement social.» Et de souligner que Paris réalise 4 000 HLM par an, soit un quart de la production en Ile-de-France en 2004.
Même lorsqu'il tente de se donner un profil plus social dans sa stratégie présidentielle, le président de l'UMP dérape. Car en matière de HLM, le «laboratoire» de Sarkozy, c'est Neuilly-sur-Seine, dont il est conseiller municipal depuis 1977 et dont il a été maire de 1983 à 2002. Or, Neuilly constitue le contre-exemple absolu de la ville ouverte et l'exemple patent de ces collectivités qui se sont toujours défaussées sur les voisines pour loger les familles modestes.
Annonce. En 2000, lorsque le ministère du Logement a dressé la liste des villes les plus défaillantes en matière de HLM en vue du vote de la loi SRU (1), Neuilly figurait parmi les pires élèves du pays : 391 logements sociaux sur près de 30 000 réside