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Libération

Sécu : le prix du médicament, dernier remède au déficit

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La gauche a critiqué le projet de forfait de 18 euros pour les actes lourds.
publié le 13 octobre 2005 à 4h04
(mis à jour le 13 octobre 2005 à 4h04)

Présenté hier au Conseil des ministres, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2006 suscite déjà une levée de boucliers à gauche. Principale mesure contestée : l'instauration d'un forfait de 18 euros à charge du patient (ou de sa mutuelle) pour tout acte médical d'un montant supérieur à 91 euros. Une mesure qui s'appliquera notamment aux interventions chirurgicales, jusqu'ici prises en charge à 100 %. «Qu'il y ait débat sur le remboursement de médicaments de confort, c'est une chose, souligne Claude Pigement, délégué du PS pour les questions de santé. Mais que l'on sanctionne le patient pour des actes lourds sur lesquels il n'a aucune prise, puisque c'est son médecin qui prend la décision, cela n'a aucun sens.»

Ce déremboursement annoncé n'est pas la seule critique faite par l'opposition à un PLFSS dont l'objectif reste modeste puisqu'il se contente de ramener le déficit global de la Sécurité sociale (toutes branches confondues) de 11,9 milliards d'euros en 2004 et en 2005 à 8,9 milliards en 2006. Mais il apparaît comme le plus symbolique. Car l'intérêt financier de la mesure n'est pas évident : compte tenu des exonérations diverses (maternité, affection de longue durée, CMU), elle rapportera tout juste 84 millions alors que le déficit en 2006 devrait être supérieur à 6 milliards d'euros.

Principal levier. «Sans la réforme, le déficit de l'assurance maladie aurait été de 16 milliards d'euros», a rappelé hier en Conseil des ministres Jacques Chirac