Quel honneur et quelle surprise! Vendredi, Dominique de Villepin avait bousculé son calendrier pour une visite au congrès de l'Union syndicale des magistrats. Jamais, au grand jamais, on n'y avait vu un Premier ministre. D'où la question, pourquoi? A l'évidence, pour faire le pompier anti-Sarkozy et calmer les magistrats, furieux des attaques répétées du ministre de l'Intérieur. Une colère jamais vue non plus, lisible dans le discours d'une rare violence du président de l'USM, Dominique Barella. Il parle de «haine» des juges, de «délire» de la part des responsables politiques. Et entre tous, il désigne le ministre de l'Intérieur : «Nombre d'entre nous ont encore en mémoire ses outrances réitérées contre l'institution judiciaire et les juges qu'il exècre publiquement» ou «chacun sait qu'il dit n'importe quoi sur le fonctionnement» de la justice. Et ces conseils enragés au garde des Sceaux qu'il lui suggère de glisser à son collègue de l'Intérieur : «Faire cesser les viols commis par des policiers, les agressions sexuelles de policiers à l'égard de leurs collègues féminins, les claques à des mineurs de 8 ans.» Ou encore, faire diminuer les erreurs de procédures, faire baisser les agressions qui sont en augmentation. Coup de pied final, suggérer à Sarkozy «qu'il s'occupe d'améliorer le taux d'élucidations de la police française, qui est un des plus faibles d'Europe».
Ce discours endiablé, Villepin l'avait lu. Et pour ne pas sembler y répondre, préséance oblige, c'est lui qui