Thierry Breton défendra cet après-midi devant l'Assemblée nationale son premier budget. Un premier enfant qui ressemble pourtant si peu au ministre de l'Economie et des Finances. Thierry Breton avait fait de la lutte contre l'endettement son cheval de bataille. Célèbre pour sa formule : «La France vit au-dessus de ses moyens», il doit assumer, en 2006, un déficit budgétaire de l'Etat... en hausse, puisqu'il passera à 46,8 milliards, soit 1,6 milliard de plus que ce que prévoit la loi de finances pour 2005. Bercy se rattrape en avançant que le véritable combat contre les déficits se joue sur la Sécurité sociale dont le déficit devrait passer de 11,9 milliards à 8,9 milliards (1).
Le problème, c'est que tant le projet de loi de finances (PLF) que le PLFSS sont assis sur une prévision de croissance plus qu'optimiste, de 2,25 %, alors que la plupart des économistes, dont ceux du FMI, tablent sur 1,8 %. Le service de la dette représentera 40 milliards d'euros et demeure le deuxième «budget» de l'Etat, après l'Education nationale. Seule la vente de 14 milliards d'actifs (privatisations et immobilier) permettra à Thierry Breton de prétendre «stabiliser» la dette en 2006, à un niveau record de 66 % du PIB.
Cadeau de Chirac. Arrivé aux manettes en février 2005, Breton honore essentiellement des promesses de 2004, qui représentent plus de 4 milliards d'euros de baisses fiscales, dont la coûteuse réforme de la taxe professionnelle, cadeau personnel de Jacques Chirac. Reste seulement 800