Pierre Méhaignerie, président de la Commission des finances de l'Assemblée et secrétaire général de l'UMP, dénonce la culture de la dépense publique.
Vous demandez 1 milliard d'euros d'économies. N'est-ce pas un acte de suspicion à l'égard du gouvernement ?
Le réexamen scrupuleux de la dépense publique est un devoir pour le Parlement en général et la Commission des finances en particulier. Si nous avons réformé en profondeur la procédure budgétaire (la Lolf, ndlr), c'est pour ne plus reconduire «en bloc», année après année, environ 90 % des crédits. Nous avons introduit un vote par mission, c'est-à-dire par politique publique, avec une justification de toute dépense. Quelle crédibilité aurions-nous si nous renoncions à mettre en oeuvre cette nouvelle procédure ? Il en va du respect de nos engagements européens, qui ne sont rien d'autre que des critères de saine gestion. Dépasser durablement 3 % de déficit public, c'est préparer nos enfants à des ajustements douloureux. Ce ne serait pas responsable.
En resserrant la dépense publique, ne finit-on pas par mettre en péril le service public ?
La culture de la dépense publique, les annonces à répétition, les structures qui s'empilent, cela ne peut pas durer indéfiniment. A partir d'un certain niveau, la dépense publique joue contre l'emploi et contre l'avenir. Défendre le service public ? Oui, mais à des coûts raisonnables. Comme le disait André Bergeron, ancien leader de FO, il y a «du grain à moudre» pour augmenter le pouvoir d'acha