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Libération

Budget 2006: Breton sur la défensive

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Le ministre bousculé jusque dans son camp à l'Assemblée sur son projet de loi de finances.
publié le 19 octobre 2005 à 4h09

Dure épreuve pour Thierry Breton à l'Assemblée. En présentant hier le projet de loi de finances pour 2006, le ministre de l'Economie était dans une position défensive. Il a dû passer un bon moment à faire valoir la justesse de la prévision de croissance (2,25 %) sur laquelle est bâti le budget. Avec quelquefois des accents de Raffarin : «Le ministre de l'Economie n'est pas madame Soleil, il ne prédit pas l'avenir, mais il doit l'éclairer.» Si l'UMP est prête à suivre Breton, ce n'est pas le cas de la gauche, ni de l'UDF.

Au nom de cette dernière, avant même l'ouverture du débat, Maurice Leroy dénonçait «un budget fait non pas avec de grosses ficelles, mais qui est une véritable corde à noeuds». Et menaçait : «Si nous ne sommes pas entendus, nous pouvons nous abstenir ou voter contre.» Pour le PS, François Hollande avait la même tonalité : «Ce dernier budget de la législature est à l'image du quinquennat de Chirac, il est faux et injuste.»

Il est vrai que l'UDF, comme le PS, avait hier l'embarras du choix pour critiquer les tours de passe-passe du gouvernement. Dans son rapport, Gilles Carrez, rapporteur (UMP) du budget, fournit involontairement des munitions. Selon les calculs de la commission des finances, qui intègrent les «manipulations» budgétaires telles que la transformation des «dépenses» en «moindres recettes» ou le passage des 19,2 milliards d'euros de baisse de charges au budget de la Sécu. L'augmentation des dépenses de l'Etat sera en 2006 de 4,9 %, et non de 1,8 %,