En organisant un colloque réunissant des intellectuels sur «Les racines du mal français», cette semaine à Paris, François Bayrou ne s'attendait pas à recevoir cet hommage appuyé de Gérard Miller, psychanalyste médiatique et, par ailleurs, électeur communiste, partisan du non le 29 mai : «François Bayrou représente pour moi Astérix. Il fait en sorte que la droite et le centre ne soient pas tout entier occupés par Jules César.» Et Miller d'ajouter : «Bayrou représente une rupture dans l'histoire du centrisme. Pendant des décennies, les centristes n'ont fait qu'une chose, souffrir. C'était un véritable masochisme moral. Aujourd'hui, Bayrou a décidé de ne plus souffrir.»
En fait, l'«Astérix» centriste n'est pas vraiment un homme de réseaux. Pas non plus le genre à mettre ses amis connus en avant. Certes, l'éditrice décédée, Françoise Verny, a introduit ce fils de paysans béarnais dans le monde germanopratin. Mais celui-ci préfère butiner les idées au fil de rencontres informelles avec des gens aussi différents que l'écrivain Amin Maalouf, le philosophe Alain Finkielkraut ou le journaliste Jean-François Kahn qui a théorisé le «centrisme révolutionnaire» de Bayrou. «François est agrégé de lettres, mais il a une culture de l'oral, du face-à-face, explique un de ses proches. Il n'aime pas les notes de cabinet.» «Les commissions d'experts, ce n'est pas son truc, confirme l'essayiste Jean-Claude Casanova, directeur de la revue Commentaires. François n'est pas énarque. Chez lui, c'est p