Le maire d'Orange, Jacques Bompard, n'aura pas attendu longtemps pour franchir le pas. Exclu du bureau politique du FN début septembre pour incompatibilité d'humeur avec Le Pen, il a annoncé, hier sur LCI, qu'il songeait «sérieusement à soutenir» Philippe de Villiers à l'élection présidentielle et à rejoindre les rangs de son parti, le Mouvement pour la France (MPF). «C'est effectivement le seul candidat que je peux soutenir. Il a fait une excellente campagne lors du référendum et je dois le rencontrer dans les jours qui viennent», a-t-il déclaré. Le rendez-vous imminent est confirmé par l'entourage de Villiers. Ce ralliement ne constitue plus vraiment une surprise : des contacts avaient été noués depuis son exclusion entre Bompard et des cadres du MPF qui, depuis quelques jours, distillaient cette information.
Une nouvelle fois, Jacques Bompard a dit hier tout le mal qu'il pense du président du FN. «J'ai beaucoup aimé Le Pen jusqu'en 1989. Aujourd'hui, mon deuil est fait.» «Le Pen dit aux élus de terrain : "C'est moi qui fais les voix et vous êtes là pour me servir, m'honorer et éventuellement me cirer les pompes"», a-t-il ajouté, griffant, au passage, Marine Le Pen, la benjamine des trois filles du chef, qui «n'est pas une bonne dauphine pour la présidence du FN. Elle a les défauts de son père sans en avoir les qualités».
Avec Bompard, Philippe de Villiers hérite d'un pur produit de l'extrême droite. Jeune étudiant, il crée au début des années 60 un réseau de soutien à l'OAS