A l'Assemblée nationale, le sujet d'hier, était un graphique. Publié par l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), et reproduit ci-contre, il donne une illustration des effets erratiques du nouveau barème de l'impôt sur le revenu qui sera appliqué en 2007.
Le sujet d'aujourd'hui portera sur l'ISF, qui doit venir en débat dans l'hémicycle. Le gouvernement a en effet donné son accord à un amendement UMP d'apparence anodine : les patrons et les salariés auront désormais droit à un abattement de 75 % sur la valeur des actions de l'entreprise dans laquelle ils travaillent, ou travaillaient s'ils sont partis en retraite. Seule obligation : s'engager à détenir ces titres pendant six ans au moins. L'avantage est étendu aux actionnaires liés par un «pacte de conservation» de même durée (jusqu'à présent, ils bénéficiaient d'un abattement de 50 %).
Qui seront les premiers bénéficiaires de cette mesure prise au nom de «l'attractivité de la France» ? A priori, les grands patrons des entreprises cotées en bourse. A la différence des patrons de PME, ils ne possèdent pas 25 % de leurs entreprises (seuil qui définit la possession de l'outil de travail, exonéré d'ISF). Thierry Desmarets, par exemple, ne possède qu'une infime fraction du capital de Total. Mais ses 58 300 actions valent au cours d'hier 11,6 millions d'euros. Au lieu d'être imposé à l'ISF sur la totalité de ce portefeuille, il ne le sera plus que sur 25 %, soit 2,8 millions. Sa cotisation ISF pourrait donc être