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Libération

Logement: Borloo à la bétonneuse

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Le ministre lance son projet de loi ENL visant à accélérer le rythme des constructions.
publié le 22 octobre 2005 à 4h11

«Nous ne mollirons pas», tempêtait vendredi Jean-Louis Borloo à propos des communes possédant moins de 20 % de logements sociaux et qui s'obstinent à ne pas rattraper leur retard en construisant des HLM. «Les préfets doivent dresser des constats de carence. Ils ont une capacité de substitution. Il y a des cas où on l'utilisera.» Sous entendu, dans les villes particulièrement récalcitrantes, où le logement social reste indésirable, des préfets pourront, par exemple, octroyer des permis de construire aux HLM en lieu et place du maire. Une possibilité prévue par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) de décembre 2000. Le sujet est hautement polémique et très politique. La gauche s'en est emparée, préconisant des sanctions financières lourdes contre ces villes accusées de refuser de loger les ménages modestes ou même la petite classe moyenne (lire ci-contre).

Le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo s'exprimait vendredi à l'occasion d'une conférence de presse portant sur son projet de loi «Engagement national pour le logement» (ENL), présenté mercredi prochain en Conseil des ministres. Ce texte (qui n'a rien à voir avec la loi SRU) vise à augmenter partout le rythme de construction de logements pour faire face à une pénurie qui s'est développée au cours des vingt dernières années. L'un des dispositifs phares vise à mobiliser les terrains publics appartenant à des ministères (Equipement, Défense, Santé...) ou à des entreprises publiques (SNCF, RFF, RATP...).