Surenchère d'opposition frontale. François Hollande et Laurent Fabius ont rivalisé, hier, pour apparaître comme le meilleur pourfendeur du gouvernement. A quelques semaines du congrès du Mans, le numéro un du Parti socialiste et son ancien numéro deux s'en sont notamment pris aux choix fiscaux de l'équipage Villepin-Sarkozy. Le premier secrétaire, interrogé sur Radio J, a estimé que la baisse de l'impôt sur la fortune (ISF) et son exonération partielle pour des actionnaires constituait une «provocation» (lire Libération de samedi). Cette mesure est, selon lui, «la signature de la politique gouvernementale depuis 2002, ni efficace économiquement ni juste socialement». Il a promis que la gauche l'annulerait si elle revient au pouvoir. Pour bien enfoncer le clou de l'injustice fiscale, François Hollande a ajouté : «Dans ce moment où nous sommes dans la semaine de la misère, où nous apprenons que trois millions de nos compatriotes vivent avec moins de 600 euros par mois, pour le gouvernement et pour Jacques Chirac, les plus nécessiteux sont les plus riches.»
Créateur de l'impôt sur la fortune (il était ministre du Budget lors de la naissance de l'impôt sur les grosses fortunes en 1982) et du concept «d'opposition frontale», Laurent Fabius s'est fendu, lui, d'une attaque ad hominem. Interrogé au Grand Jury RTL-le Figaro-LCI, le député de Seine-Maritime a dénoncé le «copinage fiscal» du gouvernement avec les plus aisés. «Les quelques milliers de personnes bénéficiaires sont les com