C'est un défi que lance Malek Boutih à Nicolas Sarkozy. Le secrétaire national socialiste estime que «Sarkozy a tous les leviers en main pour déposer et faire voter, dès maintenant [sans attendre 2007 ndlr] un projet de loi qui accorde, pour les élections municipales, le droit de vote aux étrangers». Ce défi lancé par Boutih est à l'image des réactions de tous les responsables socialistes. Cette combativité tranche avec la mansuétude des mêmes, en novembre 2003, quand Sarkozy avait aménagé la double peine, une mesure réclamée par la gauche.
L'approche d'une échéance interne au PS comme d'élections générales ne sont certainement pas étrangères à cette vigueur retrouvée. Mettant en pratique la consigne d'«opposition frontale» de son mentor Laurent Fabius, Fayçal Douhane, membre du Conseil national et auteur d'une contribution intitulée «Pour une politique socialiste de l'accueil des étrangers», fustige «la proposition de Sarkozy qui sert d'écran de fumée à une politique profondément réactionnaire et inhumaine. Les mots employés par le ministre de l'Intérieur nettoyage, passage au Kärcher sont indignes d'un homme d'Etat. Je considère que Sarkozy est le derviche tourneur des idées empruntées». Bien que soutien de François Hollande, Faouzi Lamdaoui partage l'analyse de son camarade fabiusien. Le délégué national du PS estime que le président de l'UMP «emprunte des concepts ailleurs puis les détourne à son profit. C'est déjà le cas avec la discrimination positive et les quotas