En forme, le retraité ! Depuis qu'il s'applique à ne plus faire de politique, Lionel Jospin tape à droite et égratigne à gauche. Après avoir éreinté le gouvernement Villepin, jeudi soir, sur France 2, fustigeant notamment la «faute majeure» de l'ouverture du capital d'EDF, il a profité de son passage à Europe 1 vendredi pour tancer ses camarades du PS. «La question du référendum a été mal gérée par les socialistes, a-t-il expliqué. Il fallait faire tout le contraire : non pas demander un référendum à Jacques Chirac, mais lui dire au contraire qu'il ne pourrait pas compter sur un vote positif à l'occasion d'un référendum.» En clair, plutôt que du Hollande, il aurait fallu faire du Mitterrand.
En 2004, le premier avait sollicité de Chirac la convocation d'un référendum sur la Constitution européenne, tout en cédant aux minorités du PS qui lui réclamaient au préalable une consultation interne. En 1972, François Mitterrand s'était résolu, à l'inverse, à prôner l'abstention sur l'élargissement de la CEE à la Grande-Bretagne et au Danemark, façon de dire oui à l'Europe, mais non à Pompidou, alors chef de l'Etat. Et, surtout, de sauvegarder à la fois l'unité du PS et des relations apaisées avec le PCF. Jospin avait déjà émis la même opinion il y a un an lors d'un débat dans sa section.
Même s'il a rappelé vendredi que la demande d'un référendum a été une «décision collective», il ne rend pas service à Hollande à trois semaines du congrès du Mans. Dans l'entourage de Fabius, on ironis