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Libération

Mort de Georges Guingouin, le «préfet du maquis».

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Résistant de la première heure, ce communiste fut victime après guerre d'un véritable «procès de Moscou».
publié le 29 octobre 2005 à 4h18

Un «préfet» est mort. Un homme atypique, communiste, et qui n'a jamais été préfet. Mais, ce titre, il l'avait hérité de sa popularité de libérateur de Limoges. Georges Guingouin, le «préfet du maquis», aussi surnommé «Lou Grand», en raison de sa grande taille, ou encore le «Tito limousin», est décédé jeudi à l'âge de 92 ans, à Troyes (Aube) où il s'était retiré après son exclusion du PCF en 1952.

Ses titres de gloire, Georges Guingouin, ancien instituteur, maire de Limoges entre 1945 et 1947, les a récoltés dans son combat contre l'occupant allemand. Dès 1940, alors que le PCF est interdit pour cause de pacte germano-soviétique, qu'il dénonce, Guingouin organise le premier maquis de France. Il entre dans la clandestinité début 1941. Commence alors une folle épopée, semée de cadavres, de coups d'éclat et de coups de gueule. Les morts, c'est une famille soupçonnée de faire du marché noir, et aussi un milicien, ou des paysans partis à la foire avec 30 000 francs, assassinés dans un bois. Ces épisodes serviront plus tard à monter un dossier à charge contre Guingouin. Ils sont racontés par Michel Taubmann dans l'Affaire Guingouin (Ed. Lucien Souny). La gloire, c'est une armée de 14 000 maquisards, sous son commandement, qui affronte la division SS Das Reich, celle d'Oradour-sur-Glane, en juin 1944. Pour l'avoir retardée alors qu'elle montait sur le front de Normandie, Georges Guingouin reçut les félicitations du général Eisenhower. Charles de Gaulle le fera compagnon de la Libérat