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Libération

Une bonne présidentielle doit avoir son anonyme

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Parmi l'avalanche de candidats pour 2007, une Catherine Médicis, pseudonyme de couverture. Retour sur une pratique née dès les débuts de la Ve République.
publié le 29 octobre 2005 à 4h18

L'homme invisible à l'Elysée. «Pourquoi ai-je décidé d'être présent en 2007 ?» demande l'intéressé (e). Raboté, ce morceau de la langue de bois signifie qu'un homme ou une femme a décidé de (presque) tout faire pour se porter candidat à la présidentielle dans dix-huit mois. Son nom ? Catherine Médicis, si l'on en croit le pseudonyme qui signe l'ouvrage, J'arrive, sous-titré : Il est plus tard que vous le pensez (1). Un M. (ou une Mme) X de plus dans la course... Depuis quelques semaines, le milieu politique s'interroge sur son identité : un socialiste supplémentaire ­ le PS ne manquant déjà pas de vocations ­, un responsable issu de la société civile, un jeune loup en mal de notoriété?

Facéties. On connaissait en tout cas des candidats déclarés, et, de l'extrême droite à l'extrême gauche, une bonne vingtaine de prétendants ont déjà clamé leur flamme élyséenne. On devine des candidats subliminaux, du genre du vrai-faux retraité Lionel Jospin qui, lui, signe ses ouvrages (2). Voilà qu'une nouvelle sorte d'ambitieux s'avance : l'anonyme. Bien sûr, l'opération, en vogue depuis quelques années, tient d'abord du coup éditorial avec espoir de retombées lucratives. Mais ces petites facéties censées égayer la scénographie de la vie politique ne sont pas inédites.

La Ve République a déjà connu un candidat putatif avançant masqué. Justement, un certain «Monsieur X», habile mélange d'opération politique, médiatique et marketing, né à l'automne 1963, deux ans avant la présidentielle de 196