Au hasard de l'épais dossier concernant la société Hélianthe, le nom d'Alain Madelin apparaît dans plusieurs documents que Libération s'est procurés. Ils montrent que la société nîmoise a joué un rôle dans la campagne présidentielle, en 2002, de l'ancien président de Démocratie libérale (DL). A quelques jours de l'échéance électorale, Hélianthe, «mandatée par la direction de campagne de M. Alain Madelin», a ainsi servi à «la mise sous pli» et au «transport à la poste de Mende» d'environ «33 000 professions de foi réglementaires en vue de les distribuer» aux électeurs lozériens. L'organisateur de cette action postale ? Pierre Morel-à-l'Huissier, ancien dauphin de Jacques Blanc, aujourd'hui lui aussi député UMP de Lozère. Celui-ci se présente à l'époque dans une lettre comme le «mandataire départemental de monsieur Alain Madelin [pour ces] élections présidentielles».
Interrogés sur cet épisode, tous semblent avoir perdu la mémoire. Yves Guyomard, PDG d'Hélianthe : «Alain Madelin ? Je ne le connais pas ! Sauf à la télé, peut-être.» Pierre Morel-à-l'Huissier : «Moi, mandataire départemental ? Je n'en ai aucun souvenir.» Alain Madelin : «Hélianthe ? Inconnue au bataillon ! Quant à Pierre Morel-à-l'Huissier, je ne le connais pas bien. Ce doit être un type qui travaille avec Blanc...» En mars 1998, Alain Madelin avait été le seul ténor national de droite à défendre l'alliance de Jacques Blanc et de Charles Millon avec l'extrême droite, une attitude qui avait entraîné la rupture de D