Drôle de couple. Laurent Fabius, le premier signataire de la motion 2, «Rassembler à gauche», faisait étape hier soir à Viry-Châtillon (Essonne), dans le fief de son nouveau second, Jean-Luc Mélenchon. Devant 400 partisans plutôt calmes, le sénateur de l'Essonne et le député de Seine-Maritime ont de nouveau scellé haut et fort leur alliance. Longtemps adversaires, l'ex-trotskiste et l'encore social-démocrate ont en commun une certaine filiation mitterrandienne, héritage fortement revendiqué. Ils se retrouvent ensemble ou plutôt l'un derrière l'autre pour ce que Mélenchon nomme «le pire des congrès» qu'il ait eu à vivre. Mélenchon dit de Fabius qu'il «correspond politiquement et humainement à la gravité de la situation». Fabius dit de Mélenchon qu'il a «de graves défauts : croire en ses convictions, proposer le dialogue avec nos partenaires plutôt que manier l'invective, et être viscéralement socialiste».
Patron. «Entre Laurent et Jean-Luc, c'était un rapprochement politique, cela devient une aventure humaine, assure un fabiusien. C'est le même attachement à un certain socialisme républicain.» «C'est le même esprit de la première gauche qui anime l'un comme l'autre. Ensemble contre les socio-bobocrates», argumente Jérôme Guedj, président du groupe socialiste au conseil général de l'Essonne et proche de Mélenchon. Fabius et Mélenchon ne forment quand même pas un couple de jeunes tourtereaux en pleine lune de miel. «Il y a eu de rudes empoignades entre nous», reconnaît Mélen