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Libération

«Le PS doit avoir sa trajectoire et la suivre»

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publié le 4 novembre 2005 à 4h24

Isbergues, envoyé spécial.

Au rez-de-chaussée de la Bourse du travail, «la table sainte» où se dresse l'apéritif est ouverte avant l'arrivée du premier secrétaire. Ce 27 octobre à Isbergues, Pas-de-Calais, François Hollande est en retard. Pour patienter, Patrick Mametz opte pour un Ricard. C'est un petit homme frêle dont les mains, le visage, les soupirs racontent dix-huit ans de travail dans l'aciérie électrique d'Ugine, aujourd'hui Arcelor. Pontier, meuleur, expéditeur, Patrick Mametz était «un ouvrier polyvalent». Il a 52 ans, dont quinze de parti. L'aciérie va bientôt fermer et l'usine, qui comptait 1 200 salariés en 2004, n'en comptera plus que 650 en 2007. Sans parler «des 500 emplois indirects menacés et des incidences catastrophiques sur la vie locale», rappelle un syndicaliste de la CFDT à François Hollande lors d'une mini table ronde avec des représentants syndicaux de la CGT, FO, la CFTC et la CGC.

Tous évoquent «leur sentiment d'impuissance» face à la décision de la direction d'Arcelor. «On ne sait plus trop bien qui interpeller...», dit la CFDT. «Que pensez-vous des délocalisations ?» demande le responsable FO au patron du PS. «Si vous revenez au pouvoir, quels sont vos projets pour l'aciérie dans le Pas-de-Calais ?» l'interroge la CGT. La retraite-amiante, la Sécu, la politique industrielle, tout y passe. Sur les délocalisations, «ne laissons pas penser qu'on va pouvoir les interdire, répond Hollande. A nous de trouver les parades. Je ne suis pas là pour ajouter