Menu
Libération

«Hollande n'est qu'un gestionnaire de l'entreprise PS»

Article réservé aux abonnés
publié le 5 novembre 2005 à 4h26

Un mouton noir s'était glissé dans la salle du Kratatoa de Mérignac, en Gironde. Ce département, dans la géographie socialiste, est un fief de Laurent Fabius. «Une terre hostile», résument les hollandais qui organisaient mercredi dernier leur réunion de motion. Outre le premier secrétaire du PS, Alain Rousset, président de la région Aquitaine, et Gilles Savary, député européen, sont à la tribune. Tous les deux sont des ex-amis de Laurent Fabius, en rupture depuis son non au traité constitutionnel européen. Jean-Marie Darmian, le mouton noir, lui, a rejoint le député de Seine-Maritime après le 21 avril 2002, «bien avant les événements européens». Adhérent du PS depuis 1974, élu local depuis 1983, aujourd'hui maire de Créon, Jean-Marie Darmian a longtemps été proche de Michel Rocard. Il a 57 ans. «Certains de mes anciens amis rocardiens ont rejoint Emmanuelli. Moi, je me suis arrêté à mi-chemin, sourit l'ancien journaliste sportif. Je n'idolâtre pas Fabius. Mais il a eu le courage de quitter la pensée majoritaire, parce qu'il a douté du chemin qu'il empruntait depuis des années. Les autres ne doutent jamais. Ou bien Fabius est d'une perversité absolue. Ou bien il est sincère.» Pour Jean-Marie Darmian, il est sincère et François Hollande n'est qu'«un expert comptable, un gestionnaire de l'entreprise PS» incapable de «redonner de l'espoir aux gens». «L'avantage de cette rencontre entre le premier secrétaire [...] et ses ouailles, c'est qu'elle ne m'a pas obligé à sauter d'enthou